Rire de la solitude et solitude du rire chez quelques écrivains romantiques

Le rire, remarque Baudelaire, est le symptôme d'une dégradation physique et morale, d'une chute. C'est dans cette perspective qu'il faut envisager le rire dans le récit romantique. Il est la manifestation du seuil au-delà duquel commence la solitude: solitude de celui dont on rit (Nodier, La Fée aux Miettes), solitude également du rieur (Hugo, L'Homme qui rit). Le rire devient le signe d'une exclusion et se charge de dire la souffrance de l'être; souffrance sociale qui renvoie à une solitude métaphysique inhérente à sa condition. A l'opposé du rire, ce ne sont pas les larmes qui indiquent une harmonie première retrouvée, mais le chant, avatar de la langue des origines, langue d'avant la chute. (In French) (GZ)
Zaragoza, George
Volume 2000 Spring-Summer; 28(3-4): 242-58